Gîte touristique : « Un carnage » environnemental, dit Robert Benoit

Le président de MCI, Robert Benoit, considère que le chantier du futur gîte touristique Le Clos d’Amboise est « un carnage » sur le plan environnemental.

Même si Magog dit avoir pris toutes les mesures pour faire respecter sa règlementation, la construction du gîte touristique Le Clos d’Amboise, le long du chemin de Georgeville, est « l’un des pires carnages depuis longtemps sur le lac Memphrémagog », affirme le président de Memphrémagog Conservation (MCI) et ancien député d’Orford à l’Assemblée nationale, Robert Benoit.


M. Benoit réagissait ainsi aux propos de la mairesse de Magog, Vicky-May Hamm, voulant que la Ville suivait « de très près » le chantier en question afin de s’assurer qu’il respecte la règlementation municipale. 

Depuis le début des travaux, des résidents du secteur de même que deux groupes environnementaux, MCI et le RAPPEL, déplorent l’ampleur du chantier. Ils dénoncent l’abattage d’arbres matures, l’aménagement d’un chemin d’accès plus large que nécessaire, ainsi que l’écoulement de sédiments de phosphore survenu dans le lac Memphrémagog.

M. Benoit affirme qu’à ce jour, 1000 voyages de terre ont été observés sur le site, 14 voyages de camions d’une longueur de 52 pieds ont servi à sortir les arbres abattus sur le terrain, sans compter « des tonnes de sédiments dans le lac ».

Selon la mairesse, le chantier respecte la règlementation municipale et des correctifs appropriés ont été apportés à la suite de l’écoulement de sédiments.

Or, si la règlementation municipale permet un tel chantier, il est de la responsabilité de Magog de revoir son règlement, affirme le président de MCI et résident d’Austin.

« La règlementation municipale n’est pas au-dessus des lois environnementales. Il y a des jugements des plus hauts tribunaux qui existent là-dessus et qui sont très clairs », soutient Robert Benoit, qui entend intervenir auprès de la mairesse de Magog au cours des prochains jours.

« On n’a pas besoin d’un chemin d’accès de 60 pieds de largeur pour permettre aux véhicules d’urgence d’accéder au gîte. Je suis allé à la caserne d’Austin ce matin pour mesurer la largeur des véhicules d’urgence. Un camion de pompiers mesure 15 pieds de large, pas 60! »

En entrevue avec La Tribune vendredi, Mme Hamm s’est dit prête à revoir certains aspects de la règlementation si cela s’avérait nécessaire.

Attendez de voir

Joint par La Tribune, le propriétaire des lieux, Bernard Lemay, insiste sur le fait que son projet a été soumis et approuvé par la Ville de Magog.

« On a fait appel à des ingénieurs et à un constructeur de la région, qui connaissent très bien la règlementation. Tous nos plans ont été soumis et approuvés par la Ville. Que voulez-vous qu’on fasse de plus? » demande l’homme d’affaires montréalais qui a acquis les terrains il y a deux ans de la famille Reford, connue pour avoir fondé les Jardins de Métis, à Métis-sur-Mer.

M. Lemay se dit tout aussi sensible à l’impact environnemental de son projet que peuvent l’être ses voisins et les groupes environnementalistes.

« Attendez de voir ce que ça va avoir l’air dans deux ans, dit-il. Vous allez voir qu’on est très soucieux de l’environnement. Ce n’est pas un projet qu’on prend à la légère, loin de là. »

Alain Goupil

Alain Goupil, La Tribune

Journaliste polyvalent, Alain Goupil s'est intéresse tout au lonf de sa carrière à un large éventail de sujets d'actualité, allant de la politique à l'économie en passant par la justice et les grands enjeux régionaux. Il a quitté le journal en décembre 2023.